Karst en Normandie : territoire bas-normand
La karstification se fait par dissolution des roches carbonatées ou sulfatées au contact de l’eau. Les aquifères karstiques résultent d’un processus complexe de karstification et d’évolution au cours du temps. En territoire de Basse-Normandie, de nombreux phénomènes karstiques ont été identifiés, parmi eux les spectaculaires pertes des Fosses Soucy, qui ressurgissent sur le platier rocheux de Port-en-Bessin à marée basse.
Karst bas-normand
Le mot karst vient du mot slovène « kras » et désigne une région située au nord-est de la mer Adriatique où le plateau calcaire présente une morphologie particulière comprenant des cavités et un système de circulation d’eau souterraine.
Un hydrogéologue, M. Gèze, proposa une définition du karst , en 1973 : « région constituée par des roches carbonatées compactes et solubles, dans lesquelles apparaissent des formes superficielles (exokarstiques) et souterraines (endokarstiques) caractéristiques. »
Les réservoirs aquifères bas-normands présentent localement ce type de caractéristiques marqueurs de la présence de karst . Des phénomènes karstiques ont été identifiés au sein des formations suivantes, de la plus ancienne à la plus récente (Fiche BDLISA , 2012) :
- Calcaire de La Meauffe, dont l’attribution stratigraphique reste très discutée, allant du Briovérien inférieur (hypothèse la plus probable) jusqu’au Carbonifère (Arnaud, 2007 et APGN, 2014)
- Formation des schistes et calcaires du Cambrien
- Calcaires de Montmartin-sur-Mer, Viséen
- Calcaire à spongiaires, Bajocien
- Calcaire Bathonien
- Argile à silex, Bathonien
- Calcaire Oxfordien
- Glauconie de base, Cénomanien
Plusieurs systèmes karstiques correspondant à certaines formations citées ci-dessus ont été étudiés (Fiche BDLISA , 2012), parmi eux :
- Le système karstique de l’Aure
Le réseau karstique constitue un système développé au quaternaire dans les formations calcaires du Bajocien. En période d’étiage, le cours d’eau de l’Aure disparaît dans les pertes, s’écoulant ainsi dans un réseau souterrain. En période de crue, les conduits souterrains sont saturés, ainsi une partie du cours d’eau s’écoule en surface. (Leboulanger, 1986 ; Mathieu, 1997 ; APGN, 2010) - Le système karstique de l’Orbiquet
L’Orbiquet est le principal affluent de la Touques. Il draine un plateau crayeux recouvert d’ argile à silex. Le système présente des pertes temporaires (Douet Arthus, ruisseau du grand fossé), des émergences karstiques (dont l’Orbiquet à la Folletière Abenon). Le paysage de ce secteur est parsemé de dolines karstiques, qui sont des dépressions topographiques par lesquelles l’eau de ruissellement rejoint directement les conduits de l’ aquifère karstique. Il existe un grand nombre de cavités anthropiques (carrières souterraines et marnières) (Leblanc, 1998). La station hydrométrique (I1103010) de l’Orbiquet à Beuvillers suivi par la DREAL Basse-Normandie témoigne d’un débit moyen interannuel de 2,789 m3/s. Rapporté à la surface du bassin versant associé à la station, cela représente un débit spécifique de 8,5 l/s/km2.
Nous pouvons citer encore le système karstique de la Charentonne et du Guiel (Stollsteiner, 2007) et le système karstique du massif d’Ecouves (Fiche BDLISA , 2012).