Paléoenvironnement
Dans certains bancs plus ou moins gréseux, des stratifications obliques peu pentées témoignent de courants modérés qui transportaient les sédiments sur une plate-forme aux milieux de dépôts très peu profonds. Partout dans cette formation, les organismes benthiques ont proliféré : abondants Orbitoides media, bivalves dont des lumachelles à Pycnodonte vesicularis, biostromes à
rudistes
(Praeradiolites variés, Lapeirousia jouanneti, Bournonia bournoni), échinodermes, brachiopodes, gastéropodes, polypiers (Cyclolites elliptica) et bryozoaires.
Hydrogéologie
La
nappe
d’eau, alimentée par toute la surface entre la vallée de la Seyze, à l’est, et celle de Maurens, à l’ouest, et supportée par l’imperméable constitué des calcaires marneux et marnes de la Formation de Journiac, affleurante dans la vallée du Caudeau (Clermont-de-Beauregard), est contenue principalement dans le réseau de fissures et de conduits karstiques, creusés tout au long du Tertiaire, par la lente dissolution des calcaires de la Formation de Lalinde. Le cheminement de l’eau y est rapide, mais une partie significative de la réserve en eau se trouve aussi dans la
porosité
interstitielle [1] des calcaires granulaires quand ils ne sont pas trop cimentés.
Illustrations
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[1] Désigne la
porosité
d’un fluide contenue dans les pores
Géologie
Surmontant, en Périgord, les calcaires ocres de la Formation de Lamonzie (Campanien 4), marqués par l’apparition d’Orbitoides media et de rudistes radiolitidés et dans laquelle se rencontrent quelques rares silex bruns à blonds, l’importante Formation de Lalinde (définie près de la confluence Couze / Dordogne) se caractérise par sa nature nettement calcaire avec des faciès silicoclastiques [1] et très bioclastiques plus ou moins grossiers, jaunes à bruns. Sa puissance est habituellement de 60 m, mais peut se réduire à 15 m seulement par suite de l’érosion fini-crétacée. Les calcaires de cet âge sont presque partout les derniers terrains qui forment les reliefs rocheux (passant à la Formation d’Aubeterre en Charente et à la Formation de Couze en Périgord Noir). Ils sont généralement bien karstifiés avec dolines et nombreux conduits souterrains.
Ce sont des calcaires très bioclastiques plus ou moins gréseux jaune à roux, de texture packstone à grainstone, parfois recristallisés, contenant surtout de grands foraminifères, des débris d’échinodermes, bivalves, bryozoaires et mélobésiées [2]. Localement des bancs métriques de calcaires packstone noduleux, très riches en Orbitoides alternent avec des microcalcarénites en petits bancs lités, formant des séquences bien marquées, parfois séparées par des arrêts de sédimentation avec intenses bioturbations postérieurement exploitées par des micro-karsts. Quelques niveaux de silex bruns stratiformes existent aussi dans les secteurs de Beleymas et de Campsegret (La Roque).