Généralités
Il y a environ 30 Ma, la mer a marqué de son empreinte sa dernière grande
transgression
en recouvrant le nord de l’Aquitaine d’une épaisse couche
calcaire
. Cette formation, le
Calcaire
à Astéries, affleure dans le secteur le long de la Gironde en formant des falaises.
Paléoenvironnement
Ce
calcaire
correspond à un environnement marin infra-tidal (sous la zone de balancement des marées, donc toujours submergé) de plate-forme peu profonde, en climat tropical où la précipitation chimique carbonatée était importante. C’est dans cet environnement propice que la faune a pu abondamment se développer et se conserver.
Les
faciès
sont très variables, résultant de l’évolution du milieu (édification de récifs, de dunes sous-marines, creusement/comblement des chenaux, variabilité des courants, etc.) et des conditions de dépôts (énergie des vagues/marée, nature des éléments bioclastiques/terrigènes,…).
Illustrations
Parcourez les affleurements en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.
Géologie
L’orientation est-ouest de l’affleurement permet d’avoir une vue transversale sur le régime de sédimentation. Le litage (stratification) observé sur cet affleurement ne correspond pas au pendage réel des couches : il s’agit, comme pour les calcaires de Blaye, de litages obliques typiques d’un environnement marin peu profond, où régnaient de forts courants qui distribuaient des débris coquillés dans le sens de la pente.
L’orientation de ces litages traduit une progression globale de la sédimentation d’est en ouest. La photo montre cette alternance de niveaux plus ou moins fins/grossiers, mise en évidence par l’altération : les niveaux plus fins étant moins résistants et inversement. Ces alternances sont appelées « séquences » : elles correspondent à des cycles de dépôts des sédiments. Ici, la base des séquences présente des dépôts un peu plus grossiers et il est possible d’observer des dépôts plus fins au sommet de chaque séquence : c’est le granoclassement.
La formation des Calcaires à Astéries se caractérise par des faciès variés. Le faciès type observable à Marmisson est un calcaire très bioclastique : les échinodermes (étoiles de mer, oursins,…) et les coraux sont bien conservés, notamment des fragments de bras d’étoiles de mer qui se présentent sous formes de petits polygones, les Astéries. Les mollusques ont laissé leur empreinte mais ont été dissous pour la plupart. Les algues sont bien représentées ainsi que la microfaune (plancton), bryozoaires et coraux.
Hydrogéologie
En termes d’hydrogéologie régionale, ce calcaire correspond à un système aquifère isolé, bien délimité verticalement par deux formations imperméables : les molasses du Fronsadais en dessous et les molasses de l’Agenais au-dessus.
Mais dans la région de Blaye (comme dans l’Entre-Deux-Mers), le calcaire affleure irrégulièrement et les nappes plus ou moins libres peuvent se retrouver « perchées » selon le recoupement de la topographie. Ces petites nappes alimentent des sources de faibles débits (quelques m3/h).
Ce calcaire a été, de manière générale, peu cimenté par la diagénèse (ensemble des processus physico-chimiques qui conduisent à l’induration des sédiments, la formation de la roche). Il est donc soumis à la dissolution, d’où une augmentation de sa porosité et sa perméabilité.
Comme pour les calcaires de Blaye, l’aquifère permet à l’eau de circuler de deux manières :