B15A2 - Port-des-Barques

Géologie

Une lacune sédimentaire existe entre cet affleurement et les dépôts du Cénomanien supérieur (F) présents à l’île Madame.

On observe sur la falaise :

• 2 mètres environ de calcaire détritique à niveaux de grès fins argileux et glauconieux (unité G1), où l’on remarque plusieurs niveaux très fossilifères renfermant notamment de nombreuses coquilles de Rhynchostreon suborbiculatum et Rastellum carinatum.

• Des calcaires gris noduleux, finement silteux (unité G2), sur une hauteur de 3 mètres environ. Les huîtres sont moins nombreuses dans cette unité, en revanche des brachiopodes sont abondants (Terebratella), ainsi que des lamellibranches, des échinides, des foraminifères pélagiques et des ammonites.

Géologie

Le site de Port des Barques présente également l’intérêt de voir un contact discordant entre ces deux unités (G1 et G2) avec des bancs marneux datés du Turonien inférieur.
Ces deux ensembles sont mis en contact par l’intermédiaire d’une zone oblique et broyée, d’environ un mètre de large. Il s’agit d’une faille normale : le compartiment de droite est effondré par rapport à celui de gauche. Ce type de faille se met en place en contexte extensif. Une série de fractures secondaires (de type diaclase, c’est-à-dire sans décalage entre les blocs séparés), est également visible. Elles sont disposées de manière parallèle à la faille principale.

Les premières unités (G1 et G2) renferment plusieurs niveaux à lumachelles permettant de faire des corrélations avec les faciès de l’île Madame. Des ammonites caractéristiques du Turonien inférieur ont été trouvées dans les niveaux marneux. Ces dépôts sont donc postérieurs à la formation G2.

Hydrogéologie

On retrouve, sur le continent, la partie sommitale de l’aquifère du Cénomanien avec les unités G1 et G2, ces dernières sont plus sableuses que les formations calcaires que l’on retrouve à l’ile madame. Les marnes du Turonien inférieur sont, quant à elles, des formations imperméables. Bien qu’elles soient mises en contact anormal et discordant avec le Cénomanien sur cet affleurement, d’un point de vue plus régional ces marnes sont disposées au sommet du Cénomanien. Ainsi, l’aquifère du Turonien ne communique pas avec l’aquifère du Cénomanien, la nappe contenue dans ce dernier est donc qualifiée de captive sur le continent.

L’infiltration verticale dans ce type de nappe est très lente permettant à l’eau d’être épurée. Ces nappes présentent, en général, un bon état chimique. La nappe se remplit principalement par les zones où elle est libre et l’eau est stockée dans les pores et les fractures de la roche. Lorsqu’elle est surmontée par un niveau imperméable elle se trouve sous pression, en cas de forage elle peut jaillir à la surface sous forme de puits artésien.

Les marnes et argiles ont une granulométrie fine, ils sont majoritairement composés de micropores alors que les calcaires, grès et sables contiennent une plus grande proportion de macropores. L’eau s’écoule mieux, et plus rapidement, dans les macropores, par rapport aux micropores, expliquant que les marnes et argiles sont considérés comme imperméables même si de très faibles écoulements peuvent exister.