Prendre la rue du Pisque (route D932) pour sortir du centre de Roquefort, vers le nord. Tourner dans la rue de Cousseilhat, qui mène à un ancien moulin sur l’Estampon. La rivière est très encaissée, à partir de cet endroit, entre des falaises calcaires sur les deux rives, que l’on voit mieux au bout de l’allée de Champagne. Il faut descendre dans le talus assez raide couvert de végétation (attention, car cela peut être dangereux par temps humides ; il est conseillé de demander l’autorisation aux riverains propriétaires).
Carte de localisation du site "Falaise Estampon" (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Localisation des affleurements décrits pour le site "Falaise Estampon" (© IGN, Convention N°0137/GIP ATGeRi)
Géologie
Les dépôts du Cénomanien représentent la plus grande zone d’affleurement crétacée de la structure anticlinale de Roquefort. La série se subdivise en trois unités, caractérisées par leurs lithologies et leurs faunes fossiles. Selon les interprétations des données de forages, quant à la limite Albien-Cénomanien, en fonction des descriptions anciennes, on peut estimer que les deux unités inférieures sont épaisses au total de 60 à 100 m.
La base du Cénomanien, qui n’est pas visible à l’affleurement mais a été reconnue dans plusieurs forages, est constituée par une assise de calcaires blancs microcristallins dont l’épaisseur dépasserait 30 m (quand la carte géologique a été levée, son sommet était encore visible, constitué de calcaires blanc-ocre, plus ou moins recristallisés, parfois dolomitiques, avec des marnes gris-vert). La faune fossile est surtout constituée de rudistes (Ichthyosarcolites, Caprotina) et de nombreux foraminifères benthiques (Orbitolina, alvéolinidés, etc…).
Avec une puissance de 40 m environ, deux niveaux superposés se distinguent, constituant les falaises de l’Estampon, affleurant presque en continu sur 800 m environ entre le Moulin de Cousseilhat et la Rouquère.
Séparé du niveau inférieur (décrit dans l’arrêt n°3 de Betgoua) par une assise de calcaire à grands Ichthyosarcolites, le niveau supérieur se trouve dans d’anciennes carrières, près du cimetière, et en falaises, au sud du Moulin de Cousseilhat, où affleure principalement un calcaire dolomitique ocre, bioclastique, à nombreux rudistes (Caprinidés) et préalvéolines. C’est ce faciès supérieur qui se rencontre le plus souvent en petites falaises de 5 à 6 mètres de hauteur, le long des rives. Ces couches sont caractérisées par la présence d’Ovalveolina et la disparition des orbitolines. La macrofaune est semblable à celle du Cénomanien inférieur (nérinées, natices, échinides et rudistes).
La présence du Cénomanien supérieur marneux a été identifiée par sondages sur tout le pourtour de l’anticlinal de Roquefort, lors de la campagne de reconnaissance pétrolière, notamment sur les rives de l’Estampon, au nord du moulin de Cousseilhat et dans les coupes de la gare, mais ces assises sont très peu visibles aujourd’hui. Des marnes glauconieuses et silteuses vert-jaune à grises et des faciès de calcaires argileux y alternent, dans quatre séquences, sur 20 m environ de puissance totale.
Les faciès marneux contiennent une riche faune d’huîtres (Pycnodonta, Ceratostreon), associées à des échinides, pectinidés, bryozoaires, gastéropodes, microsolénidés, rudistes (Polyconites) et à une riche et abondante microfaune de foraminifères (Praealveolina, Simplalveolina) et d’ostracodes.